Chasse troublée [Pv]

CHASSE TROUBLÉE
● ÂME DAMNÉE

Le Soleil se levait tout juste sur le camps. Les premiers rayons commencèrent peu à peu à pénétrer dans certaines tanières, réveillant quelques uns de leurs occupants. Ambre était l'une d'entre eux. Elle se leva, s'étira et passa quelques coups de langue sur son pelage. Une fois ceci de fait, elle contourna discrètement les corps endormis de ses congénères afin de sortir de la tanière.
Une fois dehors, la femelle sentit un long frisson parcourir l'ensemble de son corps. La nuit avait étée vraisemblablement très fraiche... Une légère fumée s'échappait à chaque expiration, tandis que le froid brûlait sa gorge. Ses yeux se mirent peu après à balayer l'ensemble du camps. Certains guerriers se préparaient pour partir en patrouille, alors que d'autres allaient réveiller leurs apprenti. Et puis, il y avait ceux, un peu moins nombreux mais qui, comme Ambre, devaient s'occuper. S'entraîner au combat pour perfectionner sa technique, rester surveiller le camps pour partir aux patrouilles suivantes, ou alors, partir chasser. On trouvait beaucoup de solutions. La dernière était celle qui convenait le mieux à la chatte ambrée, et celle qu'elle prenait le plus souvent également.
Alors, traversant le fin voile de brume qui s'était installé, elle se dirigea vers la sortie. La rosée accumulée en petites gouttelettes sur les plantes mouillèrent les pattes d' Ambre Éternelle, assombrissant la couleur de son poil. Néanmoins elle n'y prêta guère attention, sans doute trop habituée pour continuer à prendre en compte ce mince détail. Le silence était maître des lieux, si on excluait le fin bruissement du vent dans les feuillages des arbres, pourtant reposant.

Bien vite, la femelle arriva sur son lieu de chasse favori. La forêt. Elle commença alors à scruter les lieux du regard, attentive au moindre petit mouvement, au moindre frémissement qui parvenait jusqu'à elle. Elle continuait sa route en tachant de se faire discrète. Il ne faudrait pas que sa future proie prenne la fuite suite à une branche malencontreusement brisée sous son poids.
Un instant plus tard, la chasseuse croisa l'odeur d'une souris, qu'elle se mit alors à suivre. Elle ne fut pas bien longue à trouver, d'ailleurs. La femelle se tapit alors, les yeux fixés sur le rongeur, attendant le meilleur moment pour l'achever. Elle s'apprêtait à bondir toutes griffes dehors quand un bruit - similaire à celui d'une feuille sèche écrasée - l'alerta et la fit fuir. Surprise, Ambre ne laissa pas pour autant filer la bête ainsi, et tenta de la pourchasser. Mais trop tard, la bête l'avait semée. Hors d'elle, la chasseuse revint sur ses pas et le lieux où elle devrait être en train d'enterrer sa proie et chercha ce qui avait bien pu déclencher son échec.

Quelques secondes plus tard, une brise légère apporta une odeur inconnue à la femelle. C'était un chat, et de ça elle en était certaine. Mais ce chat ne portait pas l'odeur du clan adverse. C'était donc soit un chat errant, soit un domestique. Sur ses gardes, elle laissa s'écouler quelques secondes quand enfin, elle daigna élever la voix.

- Qui est là ?

Le froid avait engourdi mes membres. Quand aurais-je enfin un endroit où dormir à l’abri ? La nuit était fraîche, très fraîche. De fines gouttelettes de pluie perlaient le bout des feuilles. Les arbres agitaient leur branche dans un bruissement de feuille. Le vent se leva, m’incitant à en faire de même. Prenant appui sur mes membres, je me mis debout et commençai ma toilette matinale. C’était rare que je dorme dans les terres des clans. Mais je n’avais pas eu le choix, la forêt était trop dangereuse pour un chaton comme moi, surtout la nuit. Le ciel était gris et un brouillard s’était posé sur les terres du lion. Je poussai un soupir, la journée risquait d’être mauvaise. J’allais encore me faire virer des terres par un des chats du clan, en priant pour que je ne tombe pas sur Etoile d’Orion.
Mon ventre se mit à gargouiller, me terrifiant. Crispé, aux aguets, j’humais les différentes odeurs du lieu pour savoir si personne était là. Ce serait vraiment horrible et un manque de chance total si je me faisais découvrir dès le matin. Quelques minutes passèrent et mon corps se détendit. Reprenant une respiration normale, je me mis à déambuler dans la forêt en faisant attention de ne pas trop m’approcher du campement. Les guerriers allaient bientôt partir et les apprentis allaient se réveillaient à l’aide de leur mentor. La vie du camp se réveillait peu à peu. Jurant contre moi-même, j’aurais du me lever plus tôt. J’allais devoir éviter tous ses guerriers et tous ses chats partis chasser ou faire autre chose dans la forêt. Déjà que la chasse était difficile en ce début de saison, voila qui ne me facilitait pas la chasse. Je me voyais déjà repartir penaud de ces terres et me rendre en ville fouillait dans les poubelles.

- Comme si j’avais que ça à faire…et moi qui vient de prendre ma toilette !

Et oui ! Hier soir, avant d’aller me coucher, j’avais réussi à atteindre la rivière et trempé mes pattes dans l’eau, nettoyant mon poil qui ne ressemblait plus à grand-chose. L’idée de retourner en ville, avec toute cette pollution et les saletés qui trainent dans les rues ne me plaisait pas vraiment.

Cette idée me déplaisait grandement mais je n’avais pas le choix. Je détestais encore plus le clan des tigres que celui du lion. Pourquoi ? Aucune idée ! Je voulais faire pareil que mon père et je n’ai jamais demandé pourquoi il vouait une aille inimaginable à ce clan.
L’odeur d’une souris attisa m curiosité. Prenant une allure silencieuse et légère. Je m’avançais vers la souris. J’avais tellement faim que je ne faisais pas trop attention à ce que je faisais. Voila qu’une branche craqua sous une de mes pattes. Fermant les yeux et grinçant des dents, j’entendis la souris déguerpirent à vive allure, et oh, miracle, je venais de faire partir avec elle un chat du clan du lion que je n’avais pas remarqué. Rouvrant les yeux, je me précipitais vers la cachette la plus proche sachant que l’inconnue allait revenir sur ses pas. Je ne mettais pas tromper, voila la chatte qui revenait bredouille, incrédule face à son échec. Je fermais les yeux, me repliant sur moi-même pour éviter d’être vu. Je savais que j’allais me faire repérer, je savais qu’elle allait me sentir et me chasser. Il fallait que je trouve une solution, un endroit pour fuir.
La voix de l’inconnue raisonna dans l’air. Ouvrant les yeux, je croisai son regard. J’étais tapis dans un fourré, mes yeux verts étincelants, j’étais repérable de loin. Prenant appui sur mes pattes arrière, je bondis hors de ma cachette et fila à vive allure vers les ronces qui se trouvait derrière la chatte. Du fait de ma petite taille, et étant loin d’être gros, je me faufilai sans difficulté et sans trop avoir mal dans le nid de ronce. Priant pour que la chatte ne soit pas une grosse brute qui n’a pas peur des piqures et vienne tout déraciner pour m’attraper.

- Tu viens de faire fuir ma proie !

Encore heureux que l'on ne sois pas encore en pleine saison des neiges, et encore moins frappés par une épidémie !!

Mais n'ait crainte,... je n'attaquerais pas sans raison valable un chat aussi jeune...

Quel est ton nom ?

- As-tu conscience du lieu où tu te trouves ? Sais-tu qu'ici, les chats errants ne sont pas les bienvenus ?

L’inconnue semblait énervée. Enfin, sembler n’était peut-être pas le verbe approprié. Je venais de lui faire rater un diner, de filer entre ses pattes et de lui prouver qu’elle était incompétente. Elle devait être folle de rage, j’en suis sûr, sur et certain. Son regard, sa manière de bouger, je suis sûr qu’elle désirait m’étrangler, me voir entre ses griffes et la supplier de me laisser la vie sauve. Mais j’étais hors de sa portée à présent. Fière de moi, je tentais de me redresser en évitant les ronces qui me menaçait de chaque côté. Je venais de faire fuir sa proie. Quelle proie ? Elle avait une proie, elle ? La seule proie que j’avais fait fuir était la mienne ! Mon ventre se mit à faire un bruit monstre. Une grimace apparut durant quelques secondes sur mon visage avant qu’elle ne disparaisse.
Ce n’était pas de ma faute si la neige tombait en hivers et que la nourriture se faisait plus rare à cette période, ni même quand il était en épidémie. Moi j’avais faim et je n’allais pas me laisser mourir de faim quand il y a de la nourriture chez les voisins. Je ne serais même pas venu si tous les chats errants n’avaient pas fait un rassemblement en ville pour me piquer toutes les bennes que j’trouvais sur mon chemin. Je la foudroyais du regard. Elle, qui avait une si belle vie, elle qui se croyait règne du monde et la plus forte, aveuglé par les beaux discours du chef du clan. Au lieu de faire la guerre avec ce clan du tigre, ils devraient plutôt aider les chats dans le besoin et pas les chasser comme ils le font simplement parce que nous ne voulons pas prendre d’avis dans ce combat. Ne pas avoir peur ? J’ai toutes les raisons du monde de la craindre. Ces belles paroles ne marchent pas avec moi. Ce n’est pas comme ça qu’elle m’attrapera, je ne sortirai pas d’ici, pas avant d’avoir une autre solution que celle de se jeter entre ses griffes.

- Je crois qu’à ce moment précis, mon nom a peu d’importance !

Répliquai-je sèchement. Mon regard méfiant était plongé dans le sien. Je n’étais pas égaré. Devais-je mentir ? Devais-je faire croire que je cherchais désespérément de la nourriture et que je n’avais pas fait attention à la frontière, qu’il n’y avait rien en ville et que je n’osais m’aventurer dans les terres du tigre ? Non, je crois que je devrais éviter de faire référence à leur ennemi. Cela pourrait éveiller des soupçons complètement faux. Je n’étais pas espion et je ne le serais jamais, même pour un morceau de viande fraîche. Je détournai le regard. Le mensonge n’était pas pour moi, je détestais cela, je préférais être franc au péril de ma vie.

- Je sais où je suis. Mais je ne serais pas venu ici si j’avais eu le choix !

Pourrait-elle comprendre ? Bien sur que non. Ils ne comprennent rien à part leur foutu guerre et leur foutu personne. Ceux sont des êtres dénués d’émotion envers les étrangers. Je sentais déjà la prise de ses crocs attrapant la peau de mon cou et me ramenait à la frontière de leur territoire pour me laisser partir dans la ville, seul, affamé et frigorifié.
En parlant de froid, le vent était en train de se lever. Soulevant des feuilles mortes qui recouvrait la terre humide. L’odeur de la souris me chagrina le bout du nez. Je tournai la tête en direction de l’odeur, espérant avoir une occasion de déguster ce petit festin et me remplir le ventre vide. Mais mon attention se porta de nouveau sur l’inconnue et je poussai en soupir en prenant conscience que j’étais coincé ici et que ce repas de fortune allait finir dans le ventre de la méchante sorcière.

Ambre attendait une réponse. Qu'allait-il raconter ? La stricte vérité ou une histoire inventée de toutes pièces ? Comment savoir après tout ? La chasseuse ne lisait pas dans les pensées des autres... Mais soudain, un léger grondement attira son attention. Elle comprit bien vite de quoi il s' agissait. Au moins, cela lui assurait qu'il n'avait pas chassé ici. Du moins pas récemment. Mais à nouveau, quelques choses parvint à ses oreilles. Cette fois ci, c'était la petite voix du jeune chat qui retentit. Sèchement. Ce qui déplut au plus haut point la femelle... Comment pouvait-il se permettre de lui manquer de respect, de lui répondre ainsi ?? Ambre laissa volontairement échapper un grondement du fond de sa gorge.

- Ne t'avises plus de me reparler sur ce ton. Bien que toujours aussi calme, la voix de la femelle avait également pris un ton légèrement plus dur.

Mais la chatte ne savait toujours pas ce qu'il faisait ici. Et elle ne le laisserais pas partir avant d'avoir plus d'informations. Ce qu'elle ne tarda pas à avoir, bien que le chaton restait toujours réservé. Ainsi donc il conaissait l'existence des clans, des frontières, et sans doutes du conflit qui déchirait la forêt. Alors comme ça, il n'aurait pas eu le choix ? Elle s'apprêta à répondre quand le jeune chat tourna la tête au même moment où l'odeur de la souris fut apportée par une brise. Elle comprit alors qu'il était bel et bien à la recherche d'une proie à se mettre sous la dent. Mais une autre odeur lui parvint. Une odeur que dégageait aparemment le chaton. Une odeur désagréable, insupportable. L'odeur de la ville et de sa pollution.

- N'y songe même pas !
Apparemment, tu connais l'histoire de cette forêt. Alors tu sauras aussi surement pourquoi les proies sont si importantes pour nous, et qu'il est donc impensable de se les faire voler par des chats errants. Cette nourriture permet à nos guerriers de combattre et de protéger le clan, aux apprentis à grandir et ainsi de suite ! Si tu chasses sur ces terres tu prives un autre chat. Un autre chat qui lui, espère chaque jour que le clan ne sera pas soudainement attaqué et réduit à néant par la menace du clan adverse ! Toi en revanche tu n'a pas cette crainte. Et si tous les solitaires venaient se nourrir ici, alors les clans seraient condamnés.
Retourne d'où tu viens. Et ne remet plus jamais les pattes ici. A moins que tu préfères que je ne m'en charges ?

Ambre n'avait pas perdu sa méfiante. Qu'il essaie de s'enfuir et Ambre se chargerait elle même de le renvoyer chez lui ventre vide ou pas. De toute façon, qu'il ne s'attende pas à ce que la chasseuse tolère qu'il chasse ici tant qu'il restera un chat errant, et encore moins s'il venait à intégrer les rangs de ce fichu clan du Tigre.

( Désolée, c'est court... )

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